vendredi 17 octobre 2014

Loi de transition énergétique : quels changements ?


Loi de transition énergétique : quels changements ?


L’Assemblée Nationale a adopté mardi 14 octobre le projet de loi sur la transition énergétique pour la croissance verte. Quels sont les changements apportés par le texte et quel sera leur impact sur notre quotidien ?


La transition énergétique passe par l’économie des ressources


Fil rouge du texte de loi sur la transition énergétique, les économies d’énergie sont au cœur des préoccupations du gouvernement et font l’objet de plusieurs initiatives.
  • Diminuer la part du nucléaire, avec des objectifs chiffrés à atteindre d’ici 10 ans. Son rôle dans la production d’électricité devrait ainsi passer de 75% à 50% en 2025, selon les vœux du président François Hollande. Cependant, la fermeture de la centrale de Fessenheim, dans le Haut-Rhin, n’est cependant pas inscrite dans le texte de loi.

  • Faire diminuer la consommation d’énergie de moitié, d’ici 2050. Un objectif intermédiaire fixé en 2030 prévoit dans un premier temps une baisse de 20% de la consommation par rapport à 2012.
  • L’interdiction des sacs et de la vaisselle en plastique jetables fait également partie de la loi de transition énergétique. Dès le 1er janvier 2016, les sacs plastiques jetables seront bannis des grandes surfaces, tandis que la vaisselle jetable disparaîtra des rayons dès 2020. Une décision initiée par les écologistes mais jugée « anti-sociale » par Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie.


Une transition énergétique visible au quotidien


La loi de transition énergétique vise également à modifier nos habitudes et nos modes de vie, pour préserver l’environnement tout en économisant les ressources naturelles.

  • Les moyens de transports seront plus propres ; premier émetteur de gaz à effet de serre, ce secteur devra intégrer, lors de son renouvellement, 50% de véhicules électriques ou hybrides au minimum. Ce point de la loi de transition énergétique concerne l’État et les transports publics ; les loueurs de voitures, les sociétés de taxis et les voitures avec chauffeur devront quant à eux acquérir 10% de véhicules « propres » d’ici 2020. Pour les particuliers souhaitant remplacer leur véhicule diesel par un modèle bénéficiant d’un bonus écologique, une prime au remplacement sera mise en place.
  • Par ailleurs, dès 2018, les entreprises comptant 100 salariés ou plus devront mettre en place un plan de mobilité, pour encourager le recours aux transports en commun et au covoiturage. L’utilisation du vélo et des véhicules électriques ou hybrides sera également encouragée.

  • Le recyclage des déchets sera renforcé. Pour réduire le gaspillage, la quantité de déchets mis en décharge devra diminuer de moitié d’ici 2025. L’ « obsolescence programmée » des biens de consommation sera considérée comme une « tromperie sur la durée de vie d’un produit intentionnellement raccourcie lors de sa conception ». L’affichage de cette durée de vie sera obligatoire, pour un produit d’une valeur équivalente ou supérieure à 30% du smic.
Pour l’heure, le financement de cette loi de transition énergétique reste incertain, en particulier depuis l’abandon de l’écotaxe par Ségolène Royal.